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  • Gaelleis

Run away



Chronique courte pour une fois, yeeeeeeeeey. Pas parce que je n’ai pas aimé — c’était cool, j’ai passé un bon moment — mais parce que je n’étais pas trop la cible je pense. L’univers manga m’est à 1000% étranger (j’en suis resté à Detective Conan quand j’avais dix ans) et le petit moi, passionnée de textes bétons, très touffus et denses, j’étais sceptique quant à des protagonistes lycéens avec une intrigue en apparence légère typée romance. Donc je ne peux définitivement pas critiquer un texte qui ne m’était pas trop trop destiné mais j’ai bien aimé. Pour de vrai.



Éditions Akata - So Shôjo - Mathieu Guibé illustré par Sinath


Il se dévore avec rapidité — une heure en train, c’était parfait — mais la langue est soignée, avec quelques trouvailles que j’ai trouvées vraiment intéressantes :


« J’ai essayé pendant un an de faire en sorte que Brice me remarque, sans succès. Alors désolée, mais si je dois me ranger un peu à son avis pour avoir une petite chance, ça me dérange pas. Entre être acceptée pour celle que je suis pas tout à fait, et être abandonnée pour celle que je suis, mon choix est vite vu. »

Je ne suis pas surprise — Ashes falling for the sky avait le même genre d’humour — les dialogues sont très fluides et vraiment mi-marrants mi-mignons :


« — C’est que je ne t’imaginais pas trop en sportif… »

— Moi je te voyais bien en petite curieuse, par contre. »


Haha. Pas mal du tout. C’est très ancré dans des références actuelles, c’est bienveillant et positif (#bodyshaming).


« Forcément, rester le nez plongé dans mon bol de céréales, à les touiller jusqu’à ce qu’ils deviennent aussi inconsistant qu’un épisode de Riverdale est tout ce qu’il y a de plus suspect pour ma mère. »



Hahaha, bouh, taper sur Riverdale c’est si facile (mais si vrai). Bref j’ai souris. Les illustrations dans les tons pastels sont jolies — j’suis pas fan du papier glacé inséré dans les pages plus poreuses, et pas fan en général de la maquette mais c’est une déformation professionnelle — et les croquis de la fin sont vraiment chouettes.


« — Je comprends pourquoi je n’ai pas encore eu le plaisir de rencontrer un seul garçon. — Oui, alors ça, il faudra plutôt en parler à papa. Il a pris l’option Terminator pendant les cours de parentalité ? »

Certains clichés sont même mis à la porte, ce qui est toujours agréable et appréciable dans des livres destinés à un public plutôt jeune et en construction. D’autres choses en demi-teinte (le mot surdoué usité à la légère, les thèmes de l’auto-blâme très présents) mais je reste vraiment hypée par ce texte. Un plot twist intelligent, des personnages qui semblent sincère.

C’était cool.

Allez voir son auteur en dédicace, il a des ptits pin’s à donner avec le bouquin et des tampons-mignons.



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