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Gaelleis

Les grands-mères

Doris Lessing


Tout petit, petit roman

Lire le livre après le film, parfois une bonne idée — pas toujours. Le roman est minuscule, une centaines de pages tout au plus mais pourtant, ce qui devait être traité, l’est. Plusieurs années se cachent dans les mots de l’auteure qui reste concise, traite les corps et les passions. Mais pas que. Traite les jugements dans la société aussi, les choix qu’on fait pour soit et pour soit seulement, la pression parfois pourtant de faire ce que les autres croient juste.

On parle rarement d’amour de cette façon. J’étais plus jeune quand je l’ai lue et moins affirmée dans mes convictions, mais j’ai trouvé ça appréciable de trouver une autre façon d’envisager la sensualité ou le sexe.

J’avais adoré le film — Naomi Watts, Robin Wright, Xavier Samuel, James Freshville — qui nous plongeait dans l’univers salé et brûlant de l’Australie. Le titre était gommé pourtant, Perfect Mothers (Mères Parfaites) contre les Grand-Mères. Oui, des années plus tard, l’histoire même dérange encore. On ne peut pas, en temps que femme, coucher avec quelqu’un de vingt, trente, quarante ans plus jeune que soit ?

Liz couche avec le fils de Rose, Rose couche avec le fils de Liz. Ils vieillissent, grandissent, les années coulent mais rien ne change. Et puis un jour il faut avoir une femme — de son âge — et un enfant, une maison, il faut partir. Il faut partir plus loin parce que c’est dans l’ordre des choses, parce que tout le monde fait ça, les autres qui jugent — on le sent bien dans le voisin intrusif qui va jusque toquer à la baie-vitrée. Pourquoi ceux qui regardent ne sont jamais bienveillants ?

Alors tout le monde se sépare.

Paraît-il.

Ils vieillissent, grandissent, les années coulent mais rien ne change. La passion reste et l’amour aussi ; un récit haché et court qui finalement, des années après, me reste encore un peu.


L'autrice me poursuit un peu à vrai dire, après The Fifth Child et Ben in the World, je commence à cerner suffisamment sa plume pour ne plus être surprise. Parce que oh, comment j'aime pas ça les surprises, ugh.

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