La couverture est clichée. Le livre trop souple.
Les mots importants, pourtant, à l’intérieur. Je ne savais pas grand chose de l’auteur — ou de l’amour, soit dit en passant — la première fois que je l’ai lu. J’ai même dit que ça se lisait bien, mais sérieusement, les livres dégoulinants comme ça…. bon.
Frédéric Beigbeder.
« Etre amoureux c'est cela: un mal de ventre dont le seul remède, c'est toi. »
Sérieusement ?
Quelque chose d’un peu idiot se dégageait des premières pages pour la personne non initiée que j’étais, je l’ai lu et reposé, puis retrouvé récemment.
Incroyable comme les livres sont déformés par notre passé et nos expériences. J’ai donc retrouvé la plume de Beigbeder avec plaisir. Bien sûr que tout est fluide, l’histoire coule et l’on ne s’ennuie pas ; autre chose cependant perce de temps en temps les lettres. Une phrase mieux choisie, un moment un peu plus viscéral qui s’échappe d’un paragraphe.
« Penser rend triste ; c'est la vie qui doit l'emporter. »
Bien sûr que parfois, le lecteur se perd dans le niais et le rebattu, l’amour dure trois ans mais tu l’aimes encore, n’est-ce pas, l’amour dure trois ans mais après avoir partagé les meubles, tu en redemandes.
Alors voilà, c’est l’histoire d’un gars qui rencontre Alice. Trois ans passent. C’est un livre facile en surface mais, sur quelques pages, on y retrouve assez de sincérité pour s’écorcher sur les mots. Sur d’autres moments, l’histoire suit son cours sans moi, qui décroche, mais sans l’auteur aussi visiblement, qui semble à des kilomètres d’un passage, d’une scène qu’il fallait écrire pour plus de cohérence mais moins de vérité.
Qu’importe, je l’ai trouvé cool. Mais juste cool. Il transmet quelque chose des centaines de fois transmises déjà. Ouvert et refermé sans que je sois vraiment différente à la sortie.
Amateurs de livres qui s’avalent et se dévorent, épuisés des romans trop bien pensés, construits, minutés, n’hésitez pas. Les lignes sont parfois soulevées d’absurdes absolument géniales, désoeuvrées et cyniques comme le narrateur.
N’empêche, qu’est-ce qu’on peut être misérable à cause de l’amour.
Heureusement qu’on apprend, un peu, au final.
« À partir d'un certain niveau de douleur, on perd tout orgueil. Je ne t'écris pas pour te demander de venir ; je t'écris pour te prévenir que je serai toujours là. Un geste de toi et nous fondons un élevage d'autruches. »
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