Dragons : après avoir vu un dragon comme punition, comme double de l'humain pour porter aux yeux du monde une dualité, on vient voir ce que ça donne quand les dragons font partie du monde au même titre que les autres animaux.
C'est un peu des gros poneys qui volent en un poil plus agressifs.
Voici donc : Une histoire naturelle des dragons — Mémoires, par lady Trent. C’est de Marie Brennant à L’Atalante (merci beaucoup pour l'envoi de ce SP) et ce sont de très jolis objets, soignés, souples, à rabats. Ils sont mêmes illustrés de quelques croquis de dragons et d’un des protagonistes principaux (des ajouts réalistes et détaillés qui vous plongent dans l'ambiance dès les premières pages).
La couverture elle aussi, par Lockwood, est une réussite.
Rapidement pour l’histoire ; ce n’est pas le genre de livre que j’apprécie de bout en bout, mais c’est très subjectif. Il y a une enquête menée en pays étranger avec des rebondissements, de l’aventure. Questions, apports scientifiques, retournements de situation, dénouement. Je préfère les romans qui ne vont nulle part, ceux qui errent un peu, les histoires d’hommes et de sociétés plutôt que d’une enquête autour d'un dragon porté au rang de curiosité naturelle.e
Mais c’est moi, et je vois bien les raisons de pourquoi il a autant plu. Une histoire naturelle des dragons est un bon roman bien ficelé (très bien ficelé) avec des personnages humains, plein de défauts et d’humour. Quelques remarques bien senties et des répliques pince-sans-rire ponctuent les relations entre les personnages, ça donne un rythme vraiment sympa.
« Je lui suis également reconnaissante de m’avoir aidée pendant notre enfance, en utilisant ses privilèges de garçon en ma faveur. »
Ou encore :
« Il ne sourcilla pas.
« Eh bien, c’est assez simple : vous posez la crosse contre votre épaule, pointez l’arme en direction… » Il s’interrompit. Je suppose que, comme moi, il était en train d’imaginer les conséquences potentielles de mon utilisation d’une arme au milieu d’une chasse chaotique.
« Ne le chargeons pas, d’accord ? » suggérai-je, et il répondit : « Oui, faisons ça. »
Haha.
Enfin moi ça me fait rire.
Peut-être pas vous.
Bref, revenons à nos dragons. C’était cooooool, déjà ils ont des bras donc tout va bien, c’est pas des vouivres et ensuite, ce ne sont pas les gros méchants de l’histoire. Il n’y a pas de dragon légendaire, il ne s’agit pas d’un truc fou dans le monde, il n’est pas non plus question d’une étape à franchir par les héros pour atteindre le trésor.
Non, bienvenue dans un monde où les dragons sont communs et où il s’agit d’animaux comme les autres. Avec un bréchet.
Très intelligent, ce passage.
Y’en a d’autres qui sont très intelligents (et qui n’ont rien à voir avec les ailés : « aucun raccourci ne mène à l’expérience » par exemple). Mais comme l’autrice a fait ses études et ses recherches dans les domaines scientifiques (sociales, molles, bref, autre chose que les maths et les navettes spatiales) c’est construit de manière à réellement donner vie et corps aux dragons. Les spécificités comme les liens communs avec les autres espèces sont amenés au fil des découvertes qui elles, arrivent au fur et à mesure des aventures.
Lisez-le, il est cool, les personnages sont bien ancrés dans la réalité (leur réalité du moins) et si vous vous y accrochez un peu, à ces personnages, vous apprécierez la fin autant que moi.
Ha.
Haha.
Hahaha.
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