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Gaelleis

Ashes falling for the sky 2


L’humain extrêmement malade que je suis reviens pour une chronique tout en douceur.


Voici Ashes falling for the Sky 2, par Mathieu Guibé et Nine Gorman chez Albin Michel.


Un tome deux maitrisé, fluide, qui se commence le matin et se termine le soir. Les personnages nous sont rendus comme intacts, avec l’impression tenace de ne les avoir lâchés qu’y hier, ce qui est très plaisant. Pas de citation pour cette fois parce que je l’ai d’ores et déjà prêté à un pote qui était autant hypé que moi par cette suite alors soit, tant pis.

Nine Gorman et Mathieu Guibé ont réussi à accrocher les wagons au train du premier tome avec efficacité, produisant un tome 2 tout en résolutions. J’y ai trouvé les mêmes qualités (de l’humour, du style, des personnages qui semblent réels et bien ancrés) et les mêmes défauts (quelques longueurs où le personnage principal ne se pardonne pas, ne se pardonne pas, ne se pardonne pas, ne se pardonne pas, ne se pardonne pas et un goût pour le drama immodéré).


Il y a une bombe lâchée après une montée en puissance qui est à la fois très bien faite, à la fois en demi-teinte. Comme si il était nécessaire d’avoir une contrepartie des envolées de chacun, rien ne se passe jamais bien — pas étonnant que le pauvre Ash, little by little, ne soit plus certain de mériter sa part au bonheur. Pour autant, les choix de narration faits par ce quatre mains (qui fonctionne vraiment bien pour le coup) ouvrent la porte à des possibles intelligents, inclusifs et vraiment humains.


Les phrases sont un peu plus contrastées que dans le premier tome — j’avais l’impression de pouvoir distinguer qui l’avait écrite, la phrase — ce n’est pas une mauvaise chose en soit, j’étais juste surprise.

On apprend tout de même à côtoyer d’autres personnages du passé de Ash mostly, Sky restant sans lycée, sans potes, sans passé. Ash a le droit a un déroulé d’une enfance dure et brutale qui le laisse un pied dans le passé et un pied dans le présent, sans que ça ne puisse cesser.

La fin est belle et pleine d'espoir (j'avais peur que ça finisse en "conclusion : la vie est horrible, méfiez-vous") mais le sujet me touche de trop près pour que je la fasse mienne, pour que je la trouve acceptable. Je pense avec sincérité qu’en continuant à écrire à des gens morts de notre vie, qui sont condamnés à rester dix ans derrière, des gens qui n’auront jamais trente ans, des gens à qui on ne racontera plus jamais de blague, des gens qu’on n’aura plus jamais l’occasion de toucher, de sentir, de voir.

Peut-on avancer dans la vie en garder si proche de soi ses morts ?

C’est vraiment une question que j’me pose, du coup. Les sujets abordés sont sévères et traités comme tel, si on creuse en profondeur il y a vraiment quelques perles de souffrance exploités avec justesse.

Enfin bon.

Jsp si vous connaissais la chanson.


« The friends I've had to bury

They keep me up at night »


Bref, j’sais bien que les lecteurs font la moitié du chemin, et captent différentes nuances, mais je reconnais aisément que ne pas s’investir dans un livre parce qu’il nous creuse un peu trop près de l’os, c’est ne pas lui laisser une chance de vraiment nous donner ce qu’il avait dans le ventre.

Pour conclure c’était cool, je conseille vraiment ce diptyque. Après la déception de l’incroyable Vicious, affreuc Vengeful, j’étais soulagée de voir que c’était une réussite, que l’histoire était chouette, les personnages crédibles et les auteurs… cruels.

(Vous qui avez lu le livre, vous savez.)

Coeur.

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