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  • Gaelleis

Saga ♥


Vous embarquez dans une chronique de taille (et pour cause, j’ai lu jusque là 4 tomes) pour cette série spatiales.

Principalement parce que je l’ai adorée — et ça, en dépit de mon agacement absolu des portraits hommes/femmes dans la SF, surtout dans la BD, surtout, bordel, dans la SF américaine.

C’est l’histoire (pour faire court) d’Alana et Marco, l’une, ailée, l’autre, cornu, qui s’aiment. Ils viennent de deux planètes (une planète et une lune pour être exacte) qui sont guerre. Le conflit s’est déporté sur d’autres planètes et d’autres peuples ce qui fait que, globalement tout le monde a fini par prendre les armes, pour une équipe ou pour l'autre.




C’est donc l’histoire de ces gens qui s’aiment, de leur fille — qui relate l’histoire — et des personnes à leurs trousses. C’est un peu manichéen parce que les très méchants sont très laids, soit, mais il n’y a pas de vrai distinction gentil / méchant dans les principaux.





Marco a des excès d’ultra-violence que sa femme doit stopper, femme égoïste et jalouse qui se fond dans la drogue et l’absence ; belle-mère belliqueuse, enfant criard, chat-mensonge qui essaie de gloutonner une gosse, ex-jaloux, deuils impossibles.

Ressort narratif maîtrisé à la perfection, cette histoire de Chat-Mensonge. Il est utilisé dans des situations légèrement décalées mais surtout, les cases le représentent dans des angles très intelligent, au premier plan alors que les paroles sont font loin derrière, ou de dessus, avec son armure de chat-indépendant.



Bon, pas que du bien : bouh, les meufs sont toutes dessinées de la même façon quasiment, et les gars aussi, secs et musclés. Sauf… oh wait ! Les deux homosexuels. J’applaudis pas MAIS, déjà y’a une représentation de l’homosexualité relativement neutre — peu clichée et pas utilisée comme un morceau de la ligne narrative mais simplement comme un fait. M'enfin, représentation unique du corps quand même.





La diversité se fait sur le fait qu’il y a des phoques-bipèdes, des hommes-robots, des meufs-araignées, des meufs à queue d’ornithorynque, et bref, avec toutes ces espèces, les morphologies intra-espèces passent à la trappe.







Les expressions des personnages et le choix des dessins par contre c’est incroyablement bien fait. Très dommage que l’humour soit aux abonnés absent dans le tome 4 où on se marre bien, bien moins. C’est plus classique et un poil moins inspiré — et y’a moins le chat qui, bien sûr, est presque mon préféré.



L’histoire va très vite, on ne se pose pas deux secondes avec l’effusion de personnages mais c’est ok, c’est un excellent divertissement et un peu plus, même, si vous réussissez à en dégager les quelques pépites de génie. Je lis peu de bandes dessinées du genre — donc ptet bien que c’est incroyablement pas original — mais j’ai trouvé ça chouette avec des flashs back bien pensés et surtout des illustrations de début de chapitre tellement belles et tellement poétiques ! ♥




La voix off de la gamine par contre, bon, elle peut parler comme un grand sage et raconter des histoires poétiques à propos de la sexualité, ça reste un parti-pris un peu gros qui force le lecteur à tirer ses conclusions. Quand il est dit que malgré la proximité sexuelle du couple qui se connait par coeur, ils peuvent être aussi loins l’un de l’autre que s’ils étaient sur différentes planètes, bon. Doucement avec tes gros sabots l’enfant, on devine trop vite la suite, nous, ici.

Hurlons au spoil.



Quelques notions de racisme, c’est pas poussé — meh — et de racisme linguistique, ça c’était trop trop cool parce que bien rare. Je m’appelle Ghüs. Gous ? Nan, Ghüs. Ouais c’est ce que j’ai dis. Mmmmmmmh, surtout venant d’un bébé phoque super mignon qui est là on sait pas trop comment… okay. ♥

Quelques passages clichés, bon, le couple se distand, une autre meuf qui attire le gars délaissé, schéma ultra classique dont on aurait pu se passer dans une histoire de survie. Oh ouais, d’ailleurs, les amitiés homme-femme, ça n’existe pas, que nenni. Lourd. Les personnages sont visiblement destinés à se chopper, y’a une sorte d’attraction magnétique irrésistible.

Et à tous les niveaux en plus. La meuf elle est veuve depuis genre une semaine et pouf, un mâle solitaire apparaît. Sérieusement les gars ? C’est comme ça que vous voyez les choses ?

Peut-être.

Et ça, c’est chagrinant.


Mais bref.

J’ai hâte de lire la suite — on me les prête donc j’ai pas cette frustration d’avoir passé 60 balles en une aprèm de lecture ; je voulais la VO mais elle est montée en mini fanzine et pas en hardcover.

Outre les dessins vraiment fous, le jeu des regards est excellent, les expressions faciales sont incroyables. Ouvrez ce livre pour les oreilles longues et les poneys ailés, pour Hazel-Espérence ou pour le phoque mignon ; ouvrez ce livre parce que les personnages restent avec vous après que vous ayez refermé les tomes.

C’était, une, super, expérience, c’était, super, inspirant.


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